“Il était une fois le MFC” – E1 : Saison 81/82 : MFC-Toulon !

La saison 1981/1982 est le symbole d’une bien belle période pour le Montauban Football Club. Le club évoluait en 3ème division nationale (équivalent du National aujourd’hui) et se classait en outre 1er club amateur du Midi. Mais l’évènement marquant de cette saison ne sera non pas la 3ème place symbole de 3ème meilleur club amateur de France, mais un 32ème de finale de Coupe de France historique face au club de TOULON qui évoluait en D2 à l’époque.

Retour sur l’histoire avec les mots de Jean-Claude Cabaret, entraineur du MFC à l’époque:

1/32E DE FINALE DE COUPE DE FRANCE (JANVIER 1982) FACE A TOULON (D2)

LE MFC CRUCIFIÉ PAR CHRISTIAN DALGER

« Jamais deux sans trois » ! Cette célèbre expression, née de la croyance qu’un événement peut renouveler une troisième fois, allait-elle s’appliquer au MFC pour ce nouveau * 1/32e de finale ?

La qualification, obtenue dans une Fobio survoltée, face à la solide formation de La Rochelle (2-1), sur un but de son attaquant Arthur Gueye, tête rageuse et double saut périlleux en prime, ouvrait les portes de l’espoir. Et c’est le Toulon de l’ancien international Christian Dalger (coupe de France et Championnat avec l’AS Monaco) qui était proposé aux hommes du président Raymond Tressens.

Le choc avait été minutieusement préparé par le boss et son entraîneur Jean Claude Cabaret : déplacement « en famille » au stade Jean Bouin pour le choc Nîmes-Toulon, et travail d’étude sur le club varois.

Tout était en place pour le choc à venir ; le président soignait les détails, l’équipe était équipée de survêtements rapidement confectionnés par une société septfontoise (voir photo). Seul le choix du terrain avait fait l’objet d’une mûre réflexion :  Rodez ou le Stadium de Toulouse ? Ce fut le Stadium… Pas forcément la bonne pioche ! 2 000 spectateurs, cela sonnait creux dans ce qui devint, plus tard, le petit Wembley.

Après une collation à l’hôtel Ingres, l’entraîneur montalbanais avait mis en place un plan de jeu basé sur le… jeu et sur le danger nommé Dalger : prémonition ?

Tout se déroulait comme prévu : 0-0 à la fin du temps réglementaire, toujours un score d’équité à la prolongation avec l’approche des tirs au but, lorsque Dalger sorti de sa boîte alors que le précieux Frédéric Schaeffer courait  sur une jambe: la frappe rasante de l’ancien monégasque filait dans l’entonnoir de Jean Claude Truffert (1-0).

Jamais deux sans trois à ce niveau ! Le MFC s’était déjà incliné à ce stade face à Béziers (D2) en janvier 1959: 2-0 et à Bordeaux, face au grand Saint Étienne (1960) de l’entraîneur René Vernier avec les Herbin, Liron, Glowacki, Ferrier (9-0). Saint-Étienne s’inclina en finale face à Monaco.

Lors de cette saison 1981/1982, les Montalbanais avaient toutefois lancé la saison en Troisième Division  (l’actuel National): 1er club amateur du Midi derrière les réserves pros de Nîmes, Nice, Montpellier, Bastia, TFC… devant l’OM (ah ! Ce succès au Vélodrome). Le début d’un cycle exceptionnel.

L’équipe pour TOULON :

Composition d’équipe : Truffert, Schaeffer, Baudier, Pagès, Trévisan (cap), Lespiau, Robinson,  Ramondy, Tacaille, Gueye, Cheravola ;
Remplaçants : Martin, Prouha, Giovana
Staff: Jean Claude Cabaret, Jean Claude Moulierac
Président : Raymond Tressens

TOULON – Quel adversaire ?

Outre Dalger, le SC Toulon possédait une défense de fer devant le gardien Marc Duval : les Chaussin, Beringuier, Alfano, Rabat, c’était du béton. L’effectif comportait également Braquart (ex-entraîneur de Nîmes), les Régionaux Alain, Bénédet ou Patrick Feuillerat (Muret)… Une solide équipe dirigée par Marcel Duval (ex-gardien de Toulon et de l’OL).

Les témoignages des anciens :

Jean-Claude Moulierac (staff) :

« Je me souviens d’une folle ambiance au sein du groupe ; nous avions poussé le pensionnaire de D2 (Toulon finira 4e) dans les derniers retranchements, en l’obligeant aux prolongations. Seule ombre au tableau, celle du remplaçant Pascal Giovana qui avait caché une blessure, et qui allait se claquer dès son entrée en jeu. Cela montrait toutefois cette envie de jouer d’un formidable groupe. »

Christian Tacaille (joueur) :

“J’avais tout juste 18 ans à l’époque. J’étais très excité de rencontrer Toulon avec quelques anciennes gloires du championnat de D1 notamment Christian Dalger et Cheik Diallo que j’allais voir jouer à Metz quelques années auparavant. Je me souviens de la petite ambiance en raison d’un public clairsemé dans le grand stadium de Toulouse. Nous avons bien contenu Toulon par de gros efforts défensifs de l’ensemble de l’équipe mais à 8 minutes de la fin des prolongations alors que l’on pensait arriver aux pénaltys le père Dalger est passé par là et d’une frappe rasante nous a renvoyé à nos études .

La saison 81/82 avait été difficile mais c’était le début d’une belle aventure sportive pour une belle bande de joueurs et entraineurs devenus des amis et qui se plaisent toujours à se retrouver.”